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Le Parisien | Indépendance de l’Algérie : une sculpture géante rendra hommage aux victimes au parc de La Courneuve

Par Le Parisien 

Le 5 juillet 2022 à 08h00

Composée de signes et de symboles, la future sculpture en bronze s’élancera à trois mètres de hauteur dans le parc Georges-Valbon, à La Courneuve, à la mémoire des victimes qui se sont battues pour l’indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962. Les moules sont en cours de fabrication à Madrid, au sein des ateliers Factum Arte, « la Nasa de l’art », résume Rachid Koraïchi. L’artiste de renommée internationale a choisi de faire don de sa future œuvre à la Seine-Saint-Denis, qui l’avait contacté pour un travail culturel, mémoriel et historique en ce sens.

« Au départ, le département voulait installer la sculpture dans un musée et j’ai dit non, précise son créateur. Je n’en voyais pas l’intérêt. Je préférais qu’elle soit dehors pour que la population la découvre. » Baptisée « Le Vigilant », la pièce dont il a dévoilé les contours, ce week-end, sera inaugurée le 1er novembre prochain, « jour de la fête des morts et jour de déclenchement de la guerre d’Algérie », comme le rappelle Rachid Koraïchi. Il s’est fait connaître en concevant, l’an dernier en Tunisie, « le Jardin d’Afrique », un cimetière mémorial pour les migrants non identifiés qui ont péri sur le chemin de l’Europe.

« On ne peut pas oublier leur sacrifice »

Son travail pour la Seine-Saint-Denis rendra notamment hommage aux victimes, qui y résidaient au moment des répressions comme celle du massacre du 17 octobre 1961. « Parmi les assassinés et les disparus, il y avait aussi des syndicalistes français, des politiques et pas que des Français Algériens comme on les considérait à l’époque, poursuit-il. Tous ces gens ont donné leur vie pour l’indépendance de mon pays. Tout ça fait que j’ai voulu offrir cette œuvre. Il n’était pas question de faire de l’argent sur la mort des autres. La sculpture se devait d’être grande pour qu’elle puisse chaque année honorer les personnes, même si les corps n’ont pas toujours été retrouvés. L’idée est de dire qu’on n’oublie pas et qu’on ne peut pas oublier leur sacrifice. »

La sculpture sera positionnée dans la partie haute lac du parc départemental, comme une vigie. « Le Vigilant, c’est quelqu’un sur le qui-vive, qui fait attention et qui protège les autres », détaille l’artiste. Il s’est aussi inspiré de l’histoire des veilleurs de l’île de Djerba, en Tunisie, à l’époque des attaques venant la mer.

La forme projetée par le soleil de la sculpture sera également très importante aux yeux de Rachid Koraïchi. « L’ombre, c’est la chose la plus fidèle aux humains, elle vous suit à chaque instant et même le jour de votre mort. L’ombre entre avec vous dans la tombe, elle ne vous laisse pas seule avec la mort. Cette pièce sera aussi une évocation de la fidélité. »

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Composed of signs and symbols, the future bronze sculpture will rise to a height of three meters in the Georges-Valbon Park, in La Courneuve, in memory of the victims who fought for the independence of Algeria, proclaimed on July 5, 1962. The molds are being made in Madrid, in the Factum Arte workshops, "the Nasa of art", summarizes Rachid Koraïchi. The internationally renowned artist has chosen to donate his future work to the Seine-Saint-Denis, which had contacted him for a cultural, memorial and historical work in this sense.

Initially, the department wanted to install the sculpture in a museum and I said no," says its creator. I didn't see the point. I preferred it to be outside so that the population could discover it. Named "The Vigilant", the piece which he unveiled this weekend, will be inaugurated on November 1, "day of the dead and day of the outbreak of the Algerian War", as Rachid Koraïchi recalls. He made his name by designing, last year in Tunisia, "the Garden of Africa", a memorial cemetery for unidentified migrants who perished on their way to Europe.

"We cannot forget their sacrifice".

His work for Seine-Saint-Denis will pay tribute to the victims, who were living there at the time of the repressions such as the massacre of October 17, 1961. "Among the murdered and disappeared, there were also French trade unionists, politicians and not only French Algerians as they were considered at the time, he continues. All these people gave their lives for the independence of my country. All that made me want to offer this work. There was no question of making money on the death of others. The sculpture had to be large so that it could honor the people every year, even if the bodies were not always found. The idea is to say that we don't forget and we can't forget their sacrifice."

The sculpture will be positioned in the high lake part of the departmental park, like a lookout. "The Vigilant is someone on the alert, who pays attention and protects others," the artist details. He was also inspired by the history of the watchmen of the island of Djerba, in Tunisia, at the time of the attacks coming from the sea.

The form projected by the sun of the sculpture will also be very important to Rachid Koraïchi. "The shadow is the most faithful thing to humans, it follows you at every moment and even the day of your death. The shadow enters with you in the grave, it does not leave you alone with death. This piece will also be an evocation of faithfulness."